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Comment l’écosystème des entreprises en démarrage évoluera-t-il en 2025? Les trois prévisions de MT>Ventures

Lao Tseu : « Ceux qui ont des connaissances ne font pas de prévisions. Ceux qui prédisent n’ont pas de connaissances ».

Ces mots n’ont jamais été aussi vrais. La première moitié de la décennie a été marquée par des événements sans précédent, et les conditions économiques, géopolitiques et sociales actuelles laissent présager encore davantage d’imprévisibilité. Malgré les progrès de l’intelligence artificielle (IA), il n’est toujours pas possible de prévoir l’avenir avec précision.

Voici pourtant les trois principales prévisions de MT>Ventures concernant l’écosystème canadien des entreprises en démarrage en 2025.

1. Nouvelles voies et stratégies pour les capitaux

Malgré la baisse des taux d’intérêt, il est maintenant évident que l’ère des taux d’intérêt presque nuls ne reviendra pas de sitôt, à moins qu’un choc économique important ne survienne. Bien que les capitaux soient insuffisants et que l’on doive se mesurer à une concurrence accrue pour obtenir de nouveaux financements, une quantité croissante de liquidités s’accumule et est prête à être déployée, alors que les investisseurs et les fondateurs recherchent avec ardeur des occasions de sortie.

En 2025, les investisseurs de capital de risque continueront probablement à s’intéresser aux entreprises en démarrage dotées de modèles de croissance durables et de méthodes ayant fait leurs preuves pour atteindre la rentabilité. Face aux pressions économiques de 2023 et 2024, notamment la hausse des taux d’intérêt, l’inflation et les corrections boursières, les investisseurs ont délaissé la culture de croissance à tout prix et à fort taux d’épuisement du capital qui prévalait durant la pandémie. Ils prioriseront dorénavant les entreprises dont les bases sont solides et dont les données financières sont positives. Cela entraînera un processus plus exhaustif et plus long de vérification au préalable que par le passé à l’égard des modèles d’entreprise et de la durabilité des flux de trésorerie, et des cycles de financement plus longs qu’avant, car les entreprises nécessitent plus de temps pour répondre à ces exigences. En revanche, on peut s’attendre à moins de grands projets novateurs puisque les investisseurs voudront équilibrer le risque à l’aide de rendements plus sûrs. Compte tenu de la préférence des investisseurs pour les entreprises les plus performantes, nous pourrions assister à des guerres d’enchères.

2. Le rôle croissant du Canada en tant que plaque tournante pour les entreprises en démarrage dans le secteur des technologies émergentes

Il est clair que le Canada se positionne comme un pays visant à prioriser les secteurs d’activité émergents comme l’IA, les sciences de la vie, les technologies propres et les technologies financières. Le secteur de l’IA en particulier a attiré près d’un tiers du financement par capital de risque à l’échelle mondiale au cours du troisième trimestre de 2024[1], et la majorité du financement par capital de risque au Canada a été accordé à des entreprises œuvrant dans le secteur des technologies de l’information, des sciences de la vie et des technologies propres.

Le gouvernement fédéral a apporté de nouvelles modifications au programme d’encouragements fiscaux pour la RS&DE et a étudié la possibilité de mettre en place un régime privilégié des brevets pour encourager la création et la conservation de la propriété intellectuelle au Canada. La communauté des entreprises en démarrage espère que ces changements demeureront une priorité pour le prochain gouvernement fédéral. Des provinces comme l’Ontario mettent en place des stratégies axées sur les sciences de la vie pour stimuler les capacités de recherche, lancent de nouveaux processus d’approvisionnement et investissent dans de nouveaux fonds qui soutiennent la création, la commercialisation et l’adoption rapide de produits de santé novateurs[2].

Il n’est pas étonnant que le nouveau président des États-Unis s’intéresse d’aussi près au Canada, compte tenu de nos ressources naturelles et de notre secteur technologique en pleine croissance, qui offrent de nombreuses possibilités. Bien que les tendances à court terme suggèrent le contraire, les villes canadiennes comptent beaucoup d’emplois dans le secteur de la technologie, la croissance de l’emploi à Toronto, Waterloo et Calgary étant l’une des plus élevées en Amérique du Nord[3]. Les entrepreneurs canadiens et les sociétés de capital de risque continuent d’encourager les entrepreneurs à construire au Canada et à stimuler la productivité canadienne. Le lancement de l’Institut BOUCLIER Canadien, qui se consacrera à la promotion des innovations locales, au leadership économique et à la défense des intérêts canadiens, annoncé par le Conseil canadien des innovateurs (CCI), constitue un pas de plus dans cette direction.

3. Trouver des créneaux et demeurer agiles

L’année dernière, nous avions prédit que les entreprises axées sur l’hyperpersonnalisation allaient prospérer. L’exploitation de nouvelles technologies et la prise de décisions fondées sur des données aideront les entreprises à rester résilientes face à l’évolution de la conjoncture et des préférences des consommateurs. En outre, les entreprises qui innovent en permanence, qui réagissent à la rétroaction en temps réel et qui ne cessent de trouver ou de créer de nouveaux marchés sont mieux placées que les autres pour renforcer leur position concurrentielle. Le coût du capital a considérablement augmenté depuis le début de la décennie, et l’imposition potentielle de droits de douane par les États-Unis crée encore plus d’incertitude face à l’avenir. Les entreprises en démarrage qui continuent à « échouer rapidement pour apprendre vite » seront les mieux placées pour résister aux chocs et tirer parti des occasions. Après tout, les diamants naissent sous la pression — et la pression risque d’être bien présente au cours de l’année.

 

[1] https://www.forbes.com/councils/forbesfinancecouncil/2024/11/19/five-critical-venture-capital-trends-to-watch-in-2025/

[2] https://betakit.com/ontario-launches-second-phase-of-life-sciences-strategy-to-bolster-research-and-funding/

[3] https://www.cbre.com/insights/books/scoring-tech-talent-2024

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